Les exercices inter-forces pour garantir la sûreté dans les gares
Les exercices inter-forces pour garantir la sûreté dans les gares
Chaque jour, les agents de la Sûreté Ferroviaire doivent répondre le plus efficacement possible au phénomène de délinquance dans les gares et dans les trains. Ils doivent également être préparés aux menaces majeures qui peuvent survenir sur le territoire, et assurer la sécurité des personnes lors des événements de très grande ampleur.
Recrutés et formés pour garantir la sécurité en milieu ferroviaire, les agents de la Sûreté Ferroviaire doivent donc détenir de nombreuses compétences : maîtriser les gestes métier, s’approprier les bonnes pratiques, savoir collaborer avec les autres acteurs de la sûreté, informer, observer, analyser, intervenir. Tout cela nécessite des exercices réguliers, qui permettent d’améliorer la gestion des situations et la coordination des équipes.
Grégory Jouillat, responsable Programme Vision Sûre au sein du département Programmes Performance & Innovation de la Direction de la Sûreté en charge du pilotage des exercices interforce, et Arnaud Langlet, chef d’Unité Opérationnelle de Paris Gare de Lyon-Villeneuve triage (Direction Zone Sûreté Ile-de-France Sud), nous parlent de l’exercice en gare de Paris Gare de Lyon : des exercices réalisés dans les gares, de nuit, pour tester les agents en conditions réelles.
Pourquoi organiser des exercices inter-forces ?
Acteur reconnu pour son savoir-faire en matière de sûreté en milieu ferroviaire, la Sûreté Ferroviaire occupe aujourd’hui un rôle majeur dans le continuum de sécurité. « Les exercices inter-forces permettent de tester nos pratiques professionnelles, surtout dans le contexte sûreté actuel, avec le changement de posture Vigipirate Urgence Attentat. Ils permettent également d’améliorer notre collaboration avec les partenaires du continuum sécurité (au quotidien comme dans les situations de crise), et de nous préparer à des événements majeurs comme les JOP PARIS 2024, pour lesquels près de 16 millions de spectateurs sont attendus », explique Grégory Jouillat.
Si les exercices de coproduction sûreté ont toujours existé localement, les exercices inter-forces tels qu’ils se déroulent aujourd’hui existent depuis 2021. A travers le programme Vision Sûre, ils ont été pensés selon une méthode de travail spécifique, avec des outils mis à disposition des Directions de Zones Sûreté et des Unités Opérationnelles. Sur ce type d’exercice, le SIS SNCF (Service Interne de Sécurité) occupe les rôles de responsable, d’organisateur et de coordinateur ; ce qui permet de mettre les enjeux du ferroviaire au centre des préoccupations.
Le déroulé des exercices inter-forces
Trois mois sont nécessaires pour préparer ce type d’exercices. En amont, il faut en effet valider la mise en place de l’exercice, son format, ses scénarios, ses participants. Avant d’avancer sur la dimension opérationnelle, il est également indispensable de recueillir la validation du collectif TOUS SNCF et des partenaires inclus dans le projet. S’ensuivent des réunions qui permettent d’organiser l’événement, de répartir les tâches, d’effectuer le suivi des actions et de rédiger la note de programmation pour le jour J.
Si les exercices inter-forces sont parfois organisés sur des chantiers interdits au public, ils se déroulent la plupart du temps dans des gares. Les horaires de fermeture étant privilégiés, ils ont généralement lieu la nuit. « Tous les acteurs de l’exercice inter-forces sont réunis à 23h45. Après le briefing opérationnel des effectifs, nous procédons à la préparation logistique de la zone, au désarmement des unités, au balisage des zones d’exercices et au placement des figurants. La gare ferme au public aux alentours d’1h du matin, l’exercice démarre vers 1h45, avec trois rotations qui se succèdent entre 1h45 et 4h10. Il s’achève à 4h40, après un débriefing opérationnel et la remise en conditions de service du lieu d’exercice », explique Arnaud Langlet.
Retour d’expérience et récurrence
Après chaque exercice, un travail de retour d’expérience permet d’identifier les bonnes pratiques ainsi que les axes de progression. Ces derniers peuvent concerner les techniques, process de communication, le matériel ou encore la stratégie d’intervention. Ils peuvent ainsi donner lieu à des compléments de formation, que ce soit en formation initiale ou continue. « Sur l’exercice inter-forces qui s’est déroulé à Paris Gare de Lyon le 9 novembre, nous avons par exemple identifié des difficultés de communication. Nous avons aussi constaté que la coordination entre les différents services était perfectible, et qu’il était nécessaire de rappeler quelques fondamentaux comme la prise en compte de l’environnement », souligne Arnaud Langlet.
Aujourd’hui, la Sûreté Ferroviaire considère que les exercices inter-forces sont essentiels, pour éviter la routine, préparer les équipes à tout type de situation, bien se coordonner avec les partenaires, maintenir la qualité de service et d’expertise, mais aussi pour faciliter les partenariats opérationnels.
Objectif de la direction : Effectuer un maximum d’exercices Inter-forces par la Direction de Zone Sûreté sur le territoire national avant et après les JOP 2024 afin d’améliorer le continuum de sécurité au sein du système ferroviaire.